25 février 2011
24 février 2011
21 février 2011
Théâtre idiot
La comtesse : (coquette) Non. (elle s’assoit dans un transat, le mousse sur le bastingage – un temps – elle fait des mines, regarde le mousse du coin de l’œil, puis, enjôleuse) Quel âge as-tu ?
Le mousse : (ennuyé) Dix-sept ans.
La comtesse : (flatteuse) Oh ! Tu en parais bien vingt ! (il ne répond pas) Sais-tu que tu n’es pas laid ? (il ne répond pas) Bien sûr, tu n’as pas ce… cette maturité du commandant ou du docteur, mais… la jeunesse ! (elle soupire) Ah ! 17 ans… C’est à cet âge que j’ai connu le comte. J’ai tout de suite été très amoureuse de lui. Il était si beau, si fort, si plein de vie.
Le mousse : De quoi il est mort, déjà ?
La comtesse : (changeant de ton) Tu dois bien avoir une fiancée, toi aussi ?
Le mousse : Une quoi ?
La comtesse : Une fiancée.
Le mousse ; Qu’est-ce que c’est ?
La comtesse : (avec un rire indulgent) Oh ! Oh ! qu’il est sot. Mais une fiancée voyons, c’est une jeune fille…
Le mousse : (l’interrompant) Je connais la tulipe, la rose, la mer, la lune, la Tour Eiffel, la poste, la mairie, la poulie, la sortie, la souris et la fourmi, mais je ne connais pas la fiancée.
La comtesse : (riant) Ah ! Ah ! Ah !
Le mousse : Ça se boit ? ça se mange ? ça se touche ? ça s’escalade ? ça se contourne ? ça s’emprunte ? ça s’observe ?
La comtesse : (riant toujours) Ah ! allez, ne sois pas stupide. Elle est comment ?
Le mousse : Qui ?
La comtesse : Ta fourmi, ta souris, ta sortie, ta poulie, ta mairie.
Fluctuat, fluctuat (Anne Marbrun) Extrait 2
19 février 2011
16 février 2011
14 février 2011
Jeu idiot
Anne Marbrun a chuté dans l’escalier en voulant se rendre trop hâtivement à la rencontre du facteur qui étant de très mauvaise humeur ce jour-là parce que sa femme l’avait quitté la veille a réagi avec agressivité en frappant la malheureuse à grands coups de sacoche juste au moment où un employé du gaz surgissait d’une conduite malencontreusement percée et buttant contre le trottoir provoquait une explosion qui effraya les voisins, lesquels alertèrent immédiatement les pompiers dont la sirène se déclencha sans pouvoir s’arrêter ce qui ajouta encore à l’émoi général du quartier.
Sinon, je vais bien. Merci.
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Jeu: Combien de pronoms relatifs dans cette phrase ? |
13 février 2011
10 février 2011
Un petit train
Un p'tit train
S'en va dans la campagne
Un p'tit train
S'en va de bon matin
On le voit Qui se souvient de cette chanson ? (années 50)
Filer vers la montagne
Tch-tch-fou
Tch-tch-fou
Plein d'entrain
7 février 2011
6 février 2011
Les nombres
Le mathématiciens disent qu'il existe des nombres parfaits et des nombres imparfaits, et aussi des nombres excessifs et même légèrement excessifs. Et que dire des nombres amicaux et des nombres sociables ?
( Le dernier théorème de Fermat, de Simon Singh)
Les nombres seraient-ils plus subtils que les humains ?
4 février 2011
2 février 2011
La petite fille aux briquets
La petite fille aux briquets avait froid aux pieds. Elle avait perdu ses tongs et on se gelait dans cette bonne ville de Copenhague la veille de Noël. Elle n’avait pas vendu un seul briquet de toute la journée et n’avait plus un seul petit centime pour s’acheter trois miettes de pain. C’était la misère et le grand désespoir. Pauvre petite fille. Elle s’assit tristement sur le trottoir dans le vague abri d’une encoignure et tira son tee-shirt sur ses genoux tout maigres. L’idée lui vint de se réchauffer les doigts à la flamme d’un briquet. Pauvre petite.
Clic ! La flamme jaillit, tremblotante dans le froid. Et tout à coup une grande lumière se fit et une étrange image apparut à la petite fille: une superbe chaudière à condensation lâchant sa vapeur à petites bouffées tranquilles. La fillette commençait à se réchauffer un peu quand la lumière s’éteignit.
Elle appuya à nouveau sur la molette du briquet. Clic ! Cette fois la flamme lui donna la vision d’un magnifique hamburger débordant de ketchup. La petite fille allait y mordre à peines dents quand la vision disparut.
Clic ! Nouveau halo de lumière qui montrait un sapin enluminé de guirlandes de toutes les couleurs et un Père Noël tout bronzé dans un bermuda rouge qui lui moulait bien les fesses et déposant mille cadeaux au pied du sapin. La petite fille tirait déjà sur la ficelle du premier paquet quand la lumière s’éteignit.
Trop bête quand même. La petite fille en avait marre de ces visions qui n’apparaissaient que pour disparaître. Alors, avec ses dix petits doigts engourdis par le froid elle alluma dix briquets du même coup. Clic ! Clic ! Clic !…
Oh ! fit-elle, ma tante Adèle !
Tante Adèle était là en effet, qui souriait à la petite fille aux briquets, qui la prit par la main et l’entraîna avec elle dans son sillon lumineux.
Le lendemain matin, un adolescent boutonneux découvrit le corps congelé de la petite, affaissé sur un tas de briquets.
Peuh ! dit-il, tous ces briquets et même pas une clope.
Anne Marbrun
31 janvier 2011
29 janvier 2011
26 janvier 2011
Le renard et le corbeau
Maître Corbeau à un arbre pendu
Regardait vers le bas.
Maître Renard sous l’arbre tordu
Lui sortit son bla-bla.
« Eh ! salut, pauvre affreux corbeau,
Que tu es marrant, accroché au rameau
Sans mentir, si tes trois neurones
Etaient de jolies pommes
C’est sûr qu’on s’arrêterait pour les mettre au garage. »
A ces mots, le corbeau fait éclater sa rage
Et pour répondre à cet outrage
Il ouvre un large bec et tombe des branchages.
Le renard se bidonne et dit : « Ecoute, mon pote,
Je vais dire aux cocottes
Que pas plus que leur vieux coq déplumé
Tu ne sais distinguer un arbre d’un gibet. »
Le corbeau furieux et courbatu
Jura, mais un peu tard, qu’il ne se pendrait plus.
Maître Corbeau à un arbre pendu
Regardait vers le bas.
Maître Renard sous l’arbre tordu
Lui sortit son bla-bla.
« Eh ! salut, pauvre affreux corbeau,
Que tu es marrant, accroché au rameau
Sans mentir, si tes trois neurones
Etaient de jolies pommes
C’est sûr qu’on s’arrêterait pour les mettre au garage. »
A ces mots, le corbeau fait éclater sa rage
Et pour répondre à cet outrage
Il ouvre un large bec et tombe des branchages.
Le renard se bidonne et dit : « Ecoute, mon pote,
Je vais dire aux cocottes
Que pas plus que leur vieux coq déplumé
Tu ne sais distinguer un arbre d’un gibet. »
Le corbeau furieux et courbatu
Jura, mais un peu tard, qu’il ne se pendrait plus.
20 janvier 2011
10 janvier 2011
Théâtre idiot

Le commandant : (s’est approché – les mains derrière le dos – s’inclinant) Madame la Comtesse, Docteur.
Le docteur : Bonjour Commandant.
La comtesse : Eh ! bien, Commandant, vous négligez vos passagers ?
Les pestiférés arrivent silencieusement, comme des fantômes et tournent autour des personnages.
Le commandant : Pas du tout, Madame la Comtesse, mais… (grandiloquent) conduire un navire au port est une tâche exaltante certes, mais aussi bien absorbante.
La comtesse : (petit rire) Oh ! oh ! Commandant, vous vous moquez !
Le commandant : (modeste) Mais si, mais si, je vous assure. (grandiloquent) C’est une passion toujours inassouvie que celle du marin risquant constamment sa vie pour son amour unique et exigeant : la mer !
La comtesse : (d’abord béate d’admiration, se ressaisit et balaye de la main) Oui, bon.
Le docteur : (grandiloquent) Pas de plus noble but, de chemin plus royal pour mener son âme au royaume des ombres.
La comtesse : Il s’y met lui aussi.
Le docteur : (grandiloquent) Et à l’heure solennelle où les comptes seront faits, lequel d’entre nous pourra dire, le cœur en paix, ce chemin semé d’embûches et de dangers impitoyables, je l’ai parcouru sans faillir ? Lequel d’entre nous, sinon le commandant de ce navire ?
Les pestiférés s’en vont progressivement.
Le commandant : (s’ébrouant) Oui, euh… on verra.
Le mousse : C’est tout vu.
Le commandant s’approche du bastingage, s’empare des jumelles et observe la mer.
Le docteur : Et bien ? Que voyez-vous ?
La comtesse : N’y a-t-il aucune terre en vue ? Pas le moindre îlot ?
Le commandant : (continuant à observer) Le marchand de journaux parle avec le coiffeur.
La comtesse : De quoi ?
Le commandant : Le coiffeur se recule pour laisser passer une dame sur le trottoir. Il a des ciseaux à la main. Le marchand de journaux lui montre quelque chose. On dirait des pointes, des vis plutôt. (brusquement) Qu’est-ce que c’est ? (il regarde au-dessus de ses jumelles) Ah ! une mouette !
Le docteur : Il y en a beaucoup ?
Le commandant : Des mouettes ?
Le docteur : Non, des vis.
Le commandant : (hésitant) C… cinq, peut-être six.
Le docteur : Cinq ou six ? (le commandant se tourne vers lui, interrogateur ) Voyons, c’est important.
Le commandant : (observe à nouveau) Six.
Le docteur : Vous êtes sûr ?

Le docteur : (soulagé) J’aime mieux ça.
La comtesse : Est-ce que France-Soir est arrivé ?
Le commandant : Je ne le vois pas. (un temps – il baisse ses jumelles – regarde dans le vague par-dessus bord) Ça avait commencé comme ça pour le Titanic. (le mousse se redresse brusquement) Le coiffeur discutait avec le marchand de journaux, et puis l’iceberg est arrivé.
Le mousse : C’était pas un coiffeur, c’était un boucher.
Le commandant : Tais-toi quand je parle.
La comtesse : De toutes façons il n’y a pas d’iceberg ici, n’est-ce pas ?
Le commandant : (agressif) Et pourquoi s’il vous plaît ?
La comtesse : (intimidée) Mais… nous sommes près de l’équateur, non ?
Le commandant : Et alors ?
Fluctuat, fluctuat... (Anne Marbrun) (extrait 1)
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