5 janvier 2012

Jeu idiot

L'attaque sournoise des grenouilles    Huile sur toile   60X72    2011
Jeu:    Vous prenez le nombre de grenouilles
                                          la direction du train
                                          l'âge du conducteur
                                          le nombre de coquelicots

            et vous bâtissez une histoire.
 Pff! C'est pas dur.

                             Exemple:

    Le conducteur du train d’Aurillac était proche de la retraite et il rêvait déjà de toutes les parties de pêche qu’il allait pouvoir faire. En traversant les champs de coquelicots il pensait à son petit pliant en toile qui l’attendait dans le garage et serait bientôt posé au bord d’un ruisseau à gardons.
    Cette ligne, il l’avait faite des centaines de fois, autant dire qu’il avait l’habitude des attaques de grenouilles et ne se tracassait pas trop. D’ailleurs, la compagnie des chemins de fer lui avait fourni un pistolet à pétards, alors…
    Il avait déjà senti une secousse sur l’arrière du train et avait une petite idée de ce qui l’avait provoquée, mais comme c’était un homme tranquille, plutôt que de s’inquiéter il préféra compter les coquelicots sur sa droite. Une bonne cinquantaine, estima-t-il en souriant parce que c’était comme lui. Bientôt soixante, et hop ! à moi les gardons. C’est alors qu’une énorme grenouille verte se jeta sauvagement sur la cabine de pilotage. Tu-dieu, marmonna-t-il, voilà qu’elles remettent ça, ces garces.
    - Tire-toi de là, fit-il en brandissant son pistolet à pétards. Sinon, gare ! et je m’y connais.
    - Coua-coua, ricana la grenouille en s’étalant sur le pare-brise de manière à lui masquer la vue de la voie ferrée.
    - Manquait plus que ça ! j’y vois rien, moi.
    Comme il ne voulait pas manquer les signaux  annonçant le prochain tunnel, il dut actionner le frein vigoureusement.
    Schlss ! Coua-coua ! Schlss ! Coua-coua !
    Regardant sur sa droite, il vit que les grenouilles du champ de coquelicots s’approchaient du train en quelques bonds. Bigre. Et encore, il n’avait pas remarqué les deux gros mâles embusqués derrière les collines.

    La suite de l’histoire serait trop dure pour les âmes sensibles. Sachez seulement qu’entre le rouge du train, le rouge des coquelicots et son propre sang qui coulait abondamment, le malheureux conducteur n’y vit que du bleu.


Voilà, j’ai écrit cette idiotie en une demi-heure. Vous n’allez pas me dire que vous ne pouvez pas faire mieux !

8 commentaires:

Roger D a dit…

Benjamin, 12 ans (mais il pourrait tout aussi bien en avoir 11, ça ne changerait pas foncièrement cette histoire), Benjamin donc finissait d'enjoliver son circuit de train électrique avec la quinzaine de coquelicots qu'il avait cueillis le jour même en promenade.
Il n'était pas peu fier de son travail. Car un train qui tourne en rond, c'est un peu monotone, à force... alors que là, avec toutes ces fleurs, le paysage s'était offert de nouveaux atours et le voyage semblait durer bien plus longtemps.

Un bonheur n'arrivant jamais seul, Benjamin s'était fait le soir même une dizaine de nouveaux amis, qui s'amusaient comme des petits fous autour de ce circuit écarlate, sans doute de plaisir.

Mais brusquement sa mère lui cria depuis la cuisine:
Dis donc Benjamin, t'aurais pas vu les grenouilles que ton père m'a rapportées ce matin de la pêche? Il va être furieux, lui qui adore les cuisses ! (sic)

Benjamin avec toute l'innocence de son âge = Non M'man, j'ai rien vu...

Tu croa, tu croa ? ajouta alors la chef de bande, juchée sur la motrice, aussi rouge que les pavots.

Tais-toi donc, idiote, vous allez vous faire repérer!, lui jeta Benjamin.

Pour éviter de choquer les jeunes lecteurs, je ne parlerai pas plus du fils, rouge de honte, ni du père, vert de rage dans son fauteuil crapaud, et encore moins de la mère, complètement décolorée (d'ailleurs elle ne s'en est pas encore remise)...

Anne Marbrun a dit…

Hé! Hé! Mais c'est qu'on se lance!

Anonyme a dit…

À la vue des coquelicots le chef de train ralentit.
Il était d'humeur rêveuse aujourd'hui, bientôt la retraite. Qu'est-ce que je vais m'emmerder sur mon pliant au bord de l'eau et Anne qui me réclamera ma pèche, au retour.
Je déteste ses truites au bleu.
Il se mit à compter les coquelicots mais il y en avait trop.
Le train ralentissait.
"Bonjour"
"Qui me parle ?"
"C'est moi"
Il se retourne dans tous les sens.
"Ma locomotive me parle, c'est pas possible"
"Mais non, t'es vraiment idiot, c'est moi, regarde un peu plus bas."
Il se penche et voit la reine des reinettes assise sur le tableau de bord.
"Ah, je suis rassuré, j'ai bien cru.."
"T'es vraiment un indécrottable idiot, embrasse moi"
Le conducteur rougit presque autant que les coquelicots.
Il pensa qu'il ne pouvait embrasser une grenouille sans se sentir ridicule mais en même temps il était entre Aurillac et Brive et personne ne pouvait le voir.
Il n'était pas non plus insensible à la longueur des jambes du batracien.
Il déposât un baiser délicat sur le front répugnant de l'animal.
Une apparition, une déesse moulée dans l'uniforme SNCF dernier cri, une femme quoi.
La locomotive était presque arrêtée. Il n'en croyait pas ses yeux.
"accélère on va être en retard à Brive"
"oui, oui""
Quelles jambes, mais quelles jambes. Il appuyait sur l'accélérateur
Quelles jambes, mais quelles jambes. Les potentiomètres, les jauges,les cadrans du tableau de bord étaient au rouge (comme les coquelicots...)
Brive était en vue la verrière de la gare se rapprocha si vite que le conducteur crut à une poussière sur le pare brise.
Il ne freina plus.

Anne Marbrun a dit…

Mais qui est donc ce talentueux anonyme ?

Anonyme a dit…

Pas de flatterie Madame Marbrun.
Je connais mon domaine. Je suis idiot et je travaille à la SNCF.

Anne Marbrun a dit…

Oh! Oh! Que de mensonges!

Anonyme a dit…

Pas de mensonge, juste un peu d'imagination idiote.

Anonyme a dit…

Monsieur l'anonyme vous déraillez.
Vous confondez imagination et amours ferroviaires;
SMACK ! à la grenouille.