Chose vue ( si, si )
C’est à vous de le dire.
C’est l’histoire d’une guêpe qui a perdu son self-control. Elle était en train de butiner sur les fleurs d’un réséda. Vous savez, ça sent fort un réséda, il y a même des gens qui craignent cette odeur. Elle butinait, butinait et dégringola d’une fleur sur une autre. Peut-être qu’il sentait trop fort ce réséda , je sais pas, moi. Trop fort pour une guêpe de petite taille (taille de guêpe) ou qu’elle avait trop butiné, toujours est-il qu’elle ne tenait plus debout et que tombant de fleur en fleur, elle finit par atterrir sur le balcon.
La voilà sur le dos, agitant ses pattes en l’air comme une vulgaire mouche.
- Guêpe, lui dis-je, reprends-toi. Sinon je vais être obligée de t’écraser pour que mon chat ne te mange pas.
Rien. Et que je te pédale dans le vide, et que j’agite mais ailes inutilement.
- Allons, guêpe, tu es ridicule. Oublierais-tu ton rang aristocratique pour te livrer à ces gesticulations si peu élégantes ?
C’est alors que j’entendis une toute petite voix, petite mais très claire, qui me disait : Va te faire foutre.
Craignant pour moi une sénilité précoce, je m’accroupis près d’elle pour vérifier la chose. Tandis qu’elle continuait à s’agiter sottement, j’eus l’impression qu’elle me regardait de travers, et que n’entendis-je pas alors ?
Si je te pique, tu rigoleras moins, vieille peau.
Je me redressai, tout de même un peu vexée (pour la vieille peau) et observai un moment les autres guêpes dans l’espoir, vain sans doute, de trouver une explication à ce mystère. Elles butinaient tranquillement le réséda, sans faire d’histoires.
Quand mes yeux se reportèrent sur l’agitée mal élevée… disparue. Elle avait disparu ! Et que croyez-vous qu’il se passât alors ?
La voilà sur le dos, agitant ses pattes en l’air comme une vulgaire mouche.
- Guêpe, lui dis-je, reprends-toi. Sinon je vais être obligée de t’écraser pour que mon chat ne te mange pas.
Rien. Et que je te pédale dans le vide, et que j’agite mais ailes inutilement.
- Allons, guêpe, tu es ridicule. Oublierais-tu ton rang aristocratique pour te livrer à ces gesticulations si peu élégantes ?
C’est alors que j’entendis une toute petite voix, petite mais très claire, qui me disait : Va te faire foutre.
Craignant pour moi une sénilité précoce, je m’accroupis près d’elle pour vérifier la chose. Tandis qu’elle continuait à s’agiter sottement, j’eus l’impression qu’elle me regardait de travers, et que n’entendis-je pas alors ?
Si je te pique, tu rigoleras moins, vieille peau.
Je me redressai, tout de même un peu vexée (pour la vieille peau) et observai un moment les autres guêpes dans l’espoir, vain sans doute, de trouver une explication à ce mystère. Elles butinaient tranquillement le réséda, sans faire d’histoires.
Quand mes yeux se reportèrent sur l’agitée mal élevée… disparue. Elle avait disparu ! Et que croyez-vous qu’il se passât alors ?
C’est à vous de le dire.
7 commentaires:
On est loin, très loin de Ratora...
Si l'anonyme se faisait connaître, je pourrais peut-être lui expliquer ce que signifie "second degré".
Alors, alors, je vis un visage humain hideusement grossi se pencher vers moi. De toute la puissance de mes yeux à facettes, je restai suspendue, haletante, au spectacle de cette peau ridée, ravinée par les colorados de la décrépitude, cet épiderme rougeaud nervuré de canaux martiens, ces emblavures squameuses où s'agglutinent comédons et points noirs; et là, sous la paupière, cette enflure rouge qui grossit sans remède et oblitère l'iris bleu, oui, c'est là que j'ai enfoncé mon dard et lui ai transvasé l'âme de mon corps de guêpe, ce joli corset ailé rayé de jaune dont je suis pour toujours maintenant prisonnière.
Ciel! je ne me voyais pas encore si vieille et si moche. Il va falloir que je m'achète un nouveau miroir.
Enfin peut-être que ce coup de dard m'aura fait un peu de bien.
Mais non, rassurez-vous, madame, c'est l'effet d'un grossissement épique à travers des yeux d'hyménoptère. Et du reste, c'est vous maintenant qui habitez le corps de la guêpe.
La maxime du soir : « Mieux vaut parader dans une guêpière que languir dans un guêpier ».
Joël G.
Alors la narratrice rentra dans sa cuisine et eut une longue conversation avec un pot de miel, une bouteille de vinaigre, une azalée en pot.Elle ne sait toujours pas qui de la plante ou du pot lui conseilla d'aller faire la sieste.
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