Il était une fois un homme fort riche qui ne manquait pas de carrosses tout dorés et de demeures remplies de meubles délicats, de vaisselle d’or et d’argent, de garde-robes regorgeant de merveilles, vous voyez le topo. Seulement voilà, il était affublé d’une barbe verte qui lui donnait un air de moisissure avancée et lui ôtait tout pouvoir de séduction. Cependant il voulait se marier, alors ayant bien tout calculé dans sa tête verte, il invita une dame voisine et ses deux filles, et plusieurs jours durant il les fit profiter de ses richesses jusqu’à ce que la cadette trouve que finalement le vert ne lui allait pas si mal que ça. Le mariage fut vite conclu et chacun semblait y trouver son compte, la chair fraîche pour l’un, la fortune pour l’autre. Bon, mais vous ne l’ignorez pas, bientôt les choses allaient se gâter.
BarbeVerte annonça à sa jeune épousée qu’il allait s’absenter pendant six semaines et il lui confia les clés de la maison. Libre à elle de trifouiller dans tous les tiroirs à richesses, de manger dans les assiettes en or, de se vêtir de soieries éblouissantes, de se baigner dans les rivières de diamants, mais interdiction formelle d’ouvrir le petit cabinet au fond du couloir.
Le coup de la tentation.
Il savait ce qu’il faisait, le bougre. Dès que son horrible barbe verte eut disparu à l’horizon, la jeune écervelée se rua sur la clé du petit cabinet. La curiosité, quel vilain défaut, était trop forte, il fallait qu’elle sache, mettez vous à sa place, ce qu’il y avait dans ce foutu cabinet. Elle introduisit donc la petite clé dans la serrure et… ne me dites pas que vous ne savez pas la suite…ouvrit et… ne vit rien parce que le cabinet était plongé dans le noir. Cependant ses jolis yeux de biche s’étant habitués à l’obscurité, la malheureuse découvrit que le plancher était couvert de sang caillé, et que ce sang provenait des corps de sept femmes égorgées et accrochées au mur.
Il y a de quoi avoir les jetons, non ?
Un, je manque m’évanouir et je lâche la clé qui tombe dans le sang caillé. Deux, je me ressaisis un peu, je referme la porte et monte m’allonger sur un douillet sofa. Trois, merde, cette putain de clé est tachée de sang et plus je la nettoie, plus il y en a.
Et voilà que BarbeVerte revient bien plus tôt que prévu, le fourbe, et voit immédiatement que sa femme lui a désobéi.
C’est la cata. Il ne peut que l’égorger comme il a fait pour les autres fouines. La malheureuse s’affole. Non! Non ! Epargnez-moi, je ne le ferai plus et tout le tintouin. Barbe-Verte reste inflexible, elle doit y passer comme les autres . Alors, laissez-moi au moins prier pour ma pauvre âme. O.K., un quart d’heure.
L’épouse trop curieuse en profite pour rameuter immédiatement la famille. Elle appelle sa sœur, Anne dans le civil, et la charge de surveiller du haut de la tour l’arrivée des frangins. Et commence le fameux refrain : Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? L’aînée, un peu bigleuse sans doute voyait que couic et ne savait que répondre comme une andouille : Je vois le soleil qui poudroie et l’herbe qui verdoie. C’était pas ce qu’on lui demandait, et comme BarbeVerte aiguisait son coutelas au bas des marches, ça urgeait.
Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ?
Amène-toi que je te tue.
Je vois le soleil qui poudroie et l’herbe qui verdoie.
Comme ça pendant un quart d’heure.
Bon. A la fin, tout le monde se lasse de cet insoutenable suspense. Les frangins se pointent avec leurs grandes épées, BarbeVerte qui n’avait pas grand chose dans la culotte essaie de s’enfuir, les frangins le rattrapent et lui transpercent la bedaine.
Moralité : Je viens enfin de comprendre ce qu’est un cabinet de curiosités.
BarbeVerte annonça à sa jeune épousée qu’il allait s’absenter pendant six semaines et il lui confia les clés de la maison. Libre à elle de trifouiller dans tous les tiroirs à richesses, de manger dans les assiettes en or, de se vêtir de soieries éblouissantes, de se baigner dans les rivières de diamants, mais interdiction formelle d’ouvrir le petit cabinet au fond du couloir.
Le coup de la tentation.
Il savait ce qu’il faisait, le bougre. Dès que son horrible barbe verte eut disparu à l’horizon, la jeune écervelée se rua sur la clé du petit cabinet. La curiosité, quel vilain défaut, était trop forte, il fallait qu’elle sache, mettez vous à sa place, ce qu’il y avait dans ce foutu cabinet. Elle introduisit donc la petite clé dans la serrure et… ne me dites pas que vous ne savez pas la suite…ouvrit et… ne vit rien parce que le cabinet était plongé dans le noir. Cependant ses jolis yeux de biche s’étant habitués à l’obscurité, la malheureuse découvrit que le plancher était couvert de sang caillé, et que ce sang provenait des corps de sept femmes égorgées et accrochées au mur.
Il y a de quoi avoir les jetons, non ?
Un, je manque m’évanouir et je lâche la clé qui tombe dans le sang caillé. Deux, je me ressaisis un peu, je referme la porte et monte m’allonger sur un douillet sofa. Trois, merde, cette putain de clé est tachée de sang et plus je la nettoie, plus il y en a.
Et voilà que BarbeVerte revient bien plus tôt que prévu, le fourbe, et voit immédiatement que sa femme lui a désobéi.
C’est la cata. Il ne peut que l’égorger comme il a fait pour les autres fouines. La malheureuse s’affole. Non! Non ! Epargnez-moi, je ne le ferai plus et tout le tintouin. Barbe-Verte reste inflexible, elle doit y passer comme les autres . Alors, laissez-moi au moins prier pour ma pauvre âme. O.K., un quart d’heure.
L’épouse trop curieuse en profite pour rameuter immédiatement la famille. Elle appelle sa sœur, Anne dans le civil, et la charge de surveiller du haut de la tour l’arrivée des frangins. Et commence le fameux refrain : Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? L’aînée, un peu bigleuse sans doute voyait que couic et ne savait que répondre comme une andouille : Je vois le soleil qui poudroie et l’herbe qui verdoie. C’était pas ce qu’on lui demandait, et comme BarbeVerte aiguisait son coutelas au bas des marches, ça urgeait.
Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ?
Amène-toi que je te tue.
Je vois le soleil qui poudroie et l’herbe qui verdoie.
Comme ça pendant un quart d’heure.
Bon. A la fin, tout le monde se lasse de cet insoutenable suspense. Les frangins se pointent avec leurs grandes épées, BarbeVerte qui n’avait pas grand chose dans la culotte essaie de s’enfuir, les frangins le rattrapent et lui transpercent la bedaine.
Moralité : Je viens enfin de comprendre ce qu’est un cabinet de curiosités.
4 commentaires:
Barbe verte étant, hormis sa pilosité monstrueuse, assez joli garçon, ce conte a connu au Canada une variante édulcorée sous le titre de Anne, la maison au mignon vert.
Je suis bien curieuse d'apprendre ce qu'est le mignon vert.
Qu'il porte une barbe verte ou bleu, un barbu sera toujours un barbu.
Méfions nous des barbus.Qu'ont-ils à cacher sous leurs barbes ?
Antonin Glabre
Et que cachent donc les écossais sous leur kilt ?
Hors sujet ? Pardon, j'y reviens vite avec quelques pensées très honnêtes sur les gens à poil =
Contrairement aux raseurs, les barbus n'ont pas de bol: à force de laisser pousser leur barbe, ils manquent de peau...
Certains préfèrent sauver la face, d'autres gardent leur système pile, eux.
Mais le vert est la couleur de l'espoir (et des écolos); alors pas d'inquiétude =
Prenez donc un verre de cet excellent gris, vous serez vite vert-de-gris et si l'on vous fait la morale vous pourrez répondre = "la barbe" !
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